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Sosies

​​texte Juliette Coulon, Quentin Defalt, Gaëtan Peau et Thomas Poitevin

​​​​mise en scèn​e, scénographie et vidéos Quentin Defalt​​​​​

​" Comme vous pouvez le constater, je ne ressemble pas du tout à Céline Dion. J'ai les traits beaucoup plus fins ! "

Lancer / couper  Michel Berger - Pour me comprendre

© photographies : Quentin Defalt

« Sosie : n.m. Personne qui a une parfaite ressemblance avec une autre au point qu'on peut les confondre. » Dictionnaire Larousse

 

 

Argument

Sandrine, fan de Céline Dion, n'a qu'un rêve dans sa vie : monter sur scène et chanter l'admiration qu'elle a pour cette femme. Financé par son mari suite à un héritage, son rêve va enfin pouvoir se réaliser. Afin de mettre toutes les chances de son côté, Sandrine va recruter deux autres personnes : Jérôme, convaincu d'être la réincarnation de Michel Berger, et Franck, vague sosie de Francis Cabrel...

 

Identification positive

« Lorsque le bonheur tombe dans l'anonymat, il se perd dans la foule de ses sosies, nommés plaisir, divertissement, ivresse, volupté et autres mirages éphémères. » Michel Berger

 

L’idée d’écrire et mettre en scène une pièce sur le thème du sosie en ces temps 2.0, où chacun possède désormais son propre espace virtuel, se choisit avatar et réseau, vient de l’envie de traiter, par le décalage, la nécessité qui nous est faite aujourd’hui de retrouver des moyens de vivre ensemble. Dans une époque où la réussite et l’échec soumettent nos vies et nos carrières, quitter la sphère reliante du multimédia et la marche du progrès technique, pour s’inventer un groupe et une identité, devient aujourd’hui presqu’originale, sinon anachronique. La violence faite à tous par l’ordre de trouver sa place, la tentation de devenir célèbre par sa simple apparition sur un écran, développe chez certains une sorte de folie très moderne.

Il s’agit donc ici de partir du phénomène de l’identification. Ce mécanisme très élaboré, qui consiste à se reconnaître en quelqu'un d'autre, à se prendre pour lui. En imaginant l’élaboration d’un groupe de sosies, il convient de montrer les us et coutumes d’une petite société dans laquelle chaque membre va se définir par une ressemblance ou un vague talent. Il s’agit de traiter avec humour les règles qui vont régir cette nouvelle forme d’action collective, les parcours individuels qui amènent chacun à s’inventer, avec leurs lots de doutes, d’arrangements avec la vérité, de bonne ou mauvaise foi.

Pour donner un ton singulier et populaire à la réunion de ces personnages déjà décalés qui parviennent à se retrouver ensemble, à partager une ambition réconfortante et à faire famille, le choix a été fait de la placer sous le thème de la chanson de variété. Ce registre qui appartient à notre culture collective, qui nous ramène à des moments de notre vie, à des émotions marquantes. « Parce qu’il n’y a que les chansons de variété qui disent la vérité », comme le faisait dire François Truffaut à Fanny Ardant dans La femme d’à côté. Les chansons de variété nous donnent la sensation qu’elles nous appartiennent (parfois nous avons même oublié qui les chantait, quel en était le titre…). Au delà de celui de nous toucher personnellement, ces chansons ont un pouvoir : celui de nous permettre de nous identifier. Trouver dans cet art populaire le moyen de donner un sens à sa vie, de se réunir, de revendiquer un talent, est une véritable invitation à créer du jeu.

Faire théâtre de cette folie. Celle de se prendre pour un autre, de faire du mensonge et de l’illusion un art de vivre. Une folie d’apparence joyeuse, mais qui laissera finalement apparaître des désordres plus sombres pour ces « gens d’à côté ».

 

 

En être ou ne pas être

« Il n’est pas besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. » Francis Cabrel

 

La proposition faite par ce projet est de mettre en scène le théâtre dans le théâtre. Montrer comment des gens travaillent ensemble à se créer des personnages, avec ce paradoxe aussi drôle que tragique : se mettre en avant pour exister aux yeux des autres, tout en acceptant de disparaître derrière l’image de quelqu’un. En se choisissant un modèle, une source d’inspiration. En forçant sa nature à devenir un autre déjà existant. Tout est propice à des scènes de dédoublement, base de l’Art Dramatique. Une schizophrénie maitrisée.

Avec cette volonté de toujours considérer ces personnages comme des créateurs, de ne pas caricaturer leurs espoirs ou désespoirs, il est important de ne pas moquer leurs aspirations, mais de souligner le courage qu’il faut pour se définir comme « sosie ». Car si le groupe suscite de l’encouragement, il permet surtout d’affronter la peur du ridicule.

L’identification des uns et des autres à des figures célèbres ne se fait sans difficulté. Entre l’amour ou l’admiration ressenti pour un artiste et un physique vaguement proche d’un mort célèbre, il se dessine déjà bien des enjeux comiques qui ne sont que la partie apparente du projet : traiter du rapport aux autres, de l’imposture, de la manipulation autant que des troubles de la personnalité.

Car ce phénomène du sosie, qui parait aujourd‘hui daté ou ringard, reste un trouble psychiatrique qui peut aller jusqu'aux délires chroniques et jusqu’à certains états confusionnels.

C’est pour en comprendre la construction, pour s’amuser de notre rapport au mensonge, à la croyance, à la manipulation aussi, que l’écriture collective de cette pièce propose de revenir à un théâtre d’observation.

Un théâtre où metteur en scène et comédiens peuvent reconnaître tant leurs forces que leurs faiblesses, et croire encore à la nécessité de se créer ensemble.

 

 

Scénographie et vidéos : de la vie rêvée à la réalité...

« La famille c’est une richesse incroyable, ça donne des outils pour pouvoir affronter les moments extraordinaires, les moments plus difficiles, les hauts, les bas. » Céline Dion

 

La scénographie est simple : une table, trois chaises et un écran.

Nous assistons à une réunion de travail. A l’élaboration d’un spectacle, du rêve de Sandrine Coste.

Ces tableaux sont entrecoupés de scènes de concert. Il s’agit de sublimer ces moments par des lumières très travaillées. En aucun cas nous souhaitons caricaturer un concert dit « amateur » par des lumières approximatives et multicolores. Ce traitement très esthétisant vient semer le trouble : assiste-t-on au concert né du fruit de leurs réflexions ? Plongeons-nous dans leurs fantasmes ? Ces questions restent volontairement ouvertes…

Durant chaque moment de concert, un habillage vidéo est présent. Les directives de Sandrine Coste sont très claires : « J’aimerais que chaque chanson soit illustrée par des petits films, très simples, très beaux. J’ai mon petit voisin qui peut nous faire ça très bien. » Des paysages, des moments de vie, des ambiances viennent donc éclairer différemment les chansons.

Enfin, trois courts documentaires, insérés durant le spectacle, apportent une vision nouvelle sur chaque personnage : comme s’ils avaient été suivis par une équipe de télévision, ils nous livrent leurs craintes, leurs doutes, leurs espérances…

la presse a dit...

 

" Quentin Defalt passe au vitriol les tourments d’une société où tout n’est qu’apparence et illusion, éclate la couche de vernis fragile qui protège ceux qui espèrent une vie plus légère et manie tout ceci avec une maîtrise parfaite."

Ouvert aux publics (Laurent Bourbousson)
 
" Ce spectacle, sous des dehors festifs, cache une habile satire. Les personnages sont désarmants de solitude, avec des vies faites de ratage, d'isolement, de deuils non faits, de blessures jamais cicatrisées et dans une quête d'amour insatiable. Un spectacle à la fois drôle et interpellant."

La Théâtrothèque (Joseph Agostini)
 
" Quentin Defalt traite de la quête d’identité. La variété de tons va au bénéfice d’une pièce qui alterne comédie, chansons et music-hall, avec des voix, chantées sur scène, étonnantes de ressemblance à leur modèle, avec un léger décalage, en résonance avec le sujet."

Culturebox (Jacky Bornet)
 
" Quentin Defalt ose l’humour, parfois noir, mais creuse aussi ce phénomène du sosie, parfois révélateur d’un grand trouble intérieur. Un bel ovni, et un de ces trop rares spectacles où le rire apporte aussi autre chose : une réflexion sur l’identité et la difficulté d’assumer d’être soi-même."

Théâtre du blog (Julien Barsan)

ce spectacle est disponible en tournée

durée 1h15

texte, mise en scène, scénographie et vidéos Quentin Defalt

texte et avec Juliette Coulon (Sandrine Coste, sosie de Céline Dion), Gaëtan Peau (Franck Lopes, sosie de Francis Cabrel) et Thomas Poitevin (Jérôme Planchet, sosie de Michel Berger)
assistanat à la mise en scène Damir Žiško lumières Manuel Desfeux 
son Ludovic Champagne costumes Juliette Coulon et Martine Briand

production Teknaï coproduction Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine avec le soutien du Théâtre 13 et de la Spedidam

avec l'aimable participation de Laury André, Lucien Barse, BritaLeïla Guérémy, Matthieu Hornuss, JørgenAnne-Charlotte Lesquibe et Nastassia Silve
Teknaï est en résidence à la Maison du Théâtre et de la Danse d’Epinay-sur-Seine
Teknaï est soutenu par le département de la Seine-Saint-Denis

spectacle présenté en sortie de résidence les 16 et 17 janvier 2016 à la Maison du Théâtre et de la Danse d'Epinay-sur-Seine

ce spectacle sera créé au Nouveau Ring pour le festival d'Avignon 2017

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